Suite au vol de mon 7D + 17-55, et après mures réflexions, je me suis décidé à le remplacer par un 6D + 24-105.
Voici mon retour d’expérience au bout d’environ un an d’utilisation de ce 6D à la place de mon regretté 7D.

Le choix

Comment j’en suis venu à choisir le 6D pour remplacer mon 7D ?

Tout d’abord, je ne me voyais pas racheter un 7D fin 2013 alors que cet appareil était sorti depuis plus de 4 ans (fin 2009). Je présageais qu’il allait bientôt être remplacé et, quitte à réinvestir de l’argent autant prendre son remplaçant… Mais le remplaçant du 7D se faisait attendre, et certains doutaient même qu’il sorte un jour…

A côté de ça j’avais pu comparer mes photos faites au 7D+70-200/2.8 IS lors d’un concert avec celles d’un “confrère” équipé du 5DMK3+70-200/2.8 IS et je devais bien admettre que ses photos présentaient moins de bruit et plus de détails… Le 5DMK3 permettait en effet une sensibilité plus élevée que le 7D, tout en ayant moins de bruit, qui permettait du coup des vitesses plus élevées et/ou de fermer davantage.
N’ayant plus de 17-55, c’était l’occasion d’envisager le plein format.
Un ami me faisant essayer un 5DMK3 fini par me convaincre… d’autant que le 5DMK3 dispose d’un mode silencieux bluffant et très utile pour les photos de concert ou animalières.

J’étais donc décidé à passer au “Full Frame”, mais le 5DMK3 avec un objectif 24-105 représentait beaucoup d’argent (actuellement à 3.500€ chez Amazon.fr)
A côté, je trouvais un kit 6D + 24-105 pour bien moins cher (actuellement à 2.170€ chez Amazon.fr)
Sur le papier, le 6D présentait un capteur légèrement meilleur que le 5DMK3 au niveau du bruit et disposait également d’une connexion Wifi permettant de le piloter à distance, là aussi utile pour la photo animalière. Le mode silencieux semblait être le même.
Seul l’autofocus m’inquiétait… celui du 5DMK3 était supérieur à celui du 7D, mais celui du 6D semblait plus un retour en arrière comparable à l’autofocus du 40D (un seul collimateur en croix) même si les spécifications techniques parlaient d’une sensibilité étendue à -3IL … et puis la construction n’était visiblement pas la même…

La découverte

Les “déceptions”

Clairement, le 6D est de qualité de construction inférieure au 7D. On sent bien qu’on est dans la gamme en dessous et que le 6D supportera moins bien les intempéries.

J’ai eu un peu de mal à me passer du petit joystick du 7D, auquel j’étais habitué depuis mon 40D, et qui est sur le 6D remplacé par des boutons au centre de la roue codeuse (mais on verra plus loin que ce n’était qu’une question d’habitude et que c’est finalement mieux sur le 6D)

Le 6D utilise exclusivement des cartes mémoires SD, alors que jusqu’à présent j’utilisais exclusivement des cartes Compact Flash ; il m’a donc fallu acheter des cartes SD. (mais on verra plus loin que ce choix est finalement judicieux)

Niveau autofocus, je ne peux que pleurer la réactivité de mon 7D+17-55… à côté, la réactivité du 6D+24-105 est bien molle…

Les boutons en haut à droite avaient 2 fonctions chacun sur mes appareils précédents. Il n’en ont plus qu’une sur le 6D. C’est mieux pour ne pas s’embrouiller, mais on perd l’accès rapide à certaines fonctionnalités comme la correction d’exposition du flash…

L’absence de flash intégré est gênante pour les photos à contre jour quand on a pas de flash avec sois.

Les “bonnes surprises”

Parmi mes premières photos avec le 6D, celles d’une visite au zoo.
Le début du zoo présente quelques oiseaux qui ne m’intéressent que moyennement et je ne prend pas soins de régler le 6D minutieusement… Je règle juste une ouverture laissant l’appareil gérer la vitesse et les ISO, je cadre à peu prés, et je déclenche.
Plus tard en soirée, depuis l’appareil photo lui même, je sélectionne une photo que je converti en JPG et que je transfert via wifi sur mon téléphone portable pour pouvoir la partager sur Facebook.
Premier constat : le wifi est vraiment utile, et pas que pour déclencher à distance. La possibilité d’envoyer les photos rapidement depuis mon lieu de vacances est assez sympathique.
Deuxième constat : la photo est nette, sans bruit, et détaillée. Mais au fait, quels sont les paramètres choisis par l’appareil ?
(cliquez sur la photo pour l’afficher en plus grand)
Vitesse : 1/160 ; avec une focale de 200mm, même stabilisée, ce n’est pas le pire des choix. Mais avec la luminosité qu’il y avait, c’est peut être un peu osé avec une ouverture de seulement 6.3… ?
Sensibilité : 5000 ISO !!
Je n’en reviens pas. Il me faut vérifier plusieurs fois la valeur pour le croire.
Le 6D me sort une image à 5000 ISO que je n’aurais pas osé espérer avec le 7D à 1600 ISO.
Je me rend compte que l’énorme gain en sensibilité du 6D par rapport au 7D n’est pas seulement utile en photo de spectacle mais également dans des situations plus courantes.
Avec le 7D, en y réfléchissant, j’aurais surement ouvert davantage, mais la zone de netteté aurait été trop réduite, et limité à 3200 ISO, qui aurait malgré tout était bien plus bruité. J’aurais surement abaissé la vitesse à 1/125 par exemple, avec le risque supplémentaire d’un flou de bougé (de ma part, mais aussi du sujet).
En clair, cette photo dans ces conditions avec le 7D aurait été particulièrement compliquée si ce n’est impossible.

Au cours de ces vacances, je vais aussi me retrouver à court de carte mémoire. Je vais donc en acheter en grande surface.
Et là, le constat est sans appel : en Compact Flash la grande surface ne propose pas au dessus de 8Go et pour un prix que je qualifierai de très cher, alors qu’en carte SD je trouve facilement plusieurs cartes en 32Go pour une fraction du prix de la CF 8Go…

A l’usage

J’ai fini par m’habituer au remplacement du joystick par les boutons de la roue codeuse.
C’est même finalement plus pratique, parcequ’on a tout au même endroit. Lorsque je repasse au 40D, je regrette le nouveau système du 6D.

Le choix des cartes SD plutôt que CF, comme vu plus haut, s’avère finalement un bon choix. D’autant que le connecteur est également moins fragile, ce qui fait que j’hésite moins à changer de carte mémoire.

La gain de sensibilité du 6D m’a obligé à réapprendre les réflexes que j’avais acquis avec le 7D, et j’ai eu beaucoup de loupés lors de mes premières photos de concerts (en fait je faisais trop confiance à l’appareil et me reposais trop sur sa facilité à monter dans les ISO)

J’ai pu faire des photos d’oiseau en vol avec le 70-200/2.8, et clairement l’autofocus est vraiment bien en dessous de celui du 7D… mais avec un peu d’entrainement j’ai quand même réussi à avoir quelques photos de nettes.

Le mode silencieux est un vrai plus, qui me permet d’oser des photos que je n’osais pas auparavant.

J’ai utilisé plusieurs fois la prise de photo à distance grâce au Wifi.
Excellent pour prendre en photo des oiseaux qui viennent boire dans une flaque d’eau par exemple, mais aussi parceque ça permet de placer l’appareil dans des coins où il serait difficile de cadrer/déclencher de façon habituelle (dans le recoin d’une pièce par exemple)

Et le passage du format APS-C au FF, ça donne quoi ?

Je savais que j’aurais de meilleurs flous d’arrière plan.
Et c’est bien vrai… je trouve mes photos “plus belles”…
Je retrouve un peu l’impression que j’avais eu en passant du bridge au reflex (dans une moindre mesure tout de même)…

Je savais aussi que pour l’animalier ça allait m’embêter : on perd le crop factor, qui est de 1,6 en APS-C chez Canon…
En fait, on se fait très vite au full frame… et avec 20Mpix il y a de toute façon de quoi recadrer.
D’autant que ces 20MPix sont de “gros” pixels procurant un excellent piqué qui supporte très bien le recadrage (alors que certains objectifs étaient un peu mous avec le 7D)
Au final, l’impression que j’ai, ce n’est pas que je suis “plus loin” du sujet qu’en APS-C, mais que j’ai plus de matière autour de lui… ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.

Niveau compatibilité d’objectif, là effectivement, tout mon parc d’objo APS-C est inutilisable avec le 6D….
Sauf que mon parc d’objo APS-C, diminué du 17-55, est finalement assez restreint.
En fait, il me reste en APS-C le 18-270 de Tamron, en permanence monté sur le 40D que je prête à ma compagne, le 50-150/2.8 que je laisse aussi au 40D et le 10-20 de Sigma qui alterne entre le 40D et… le 6D.
Oui parceque le 10-20 de Sigma se monte finalement très bien sur le 6D et j’ai pu faire quelques photos amusantes avec (évidemment on a un énorme vignettage… l’image est ronde au milieu d’un carré noir 😉 )
D’un autre côté avec le 24-105/4 + le 100/2.8 macro + le 70-200/2.8 et les extender, j’ai ce qu’il me faut… j’ai aussi un 50/1.8 et un 85/1.8 mais que j’utilise finalement rarement.
Donc pas de regret de ce côté là non plus.

Conclusion

L’autofocus du 6D est finalement son seul vrai gros point noir… mais je fais avec.
En dehors des photos nécessitant une excellente réactivité (comme photographier des oiseaux en plein vol par exemple), il n’est pas si mauvais.

Faute d’un 7D MARK II, que l’on attend toujours, je ne regrette pas mon choix.

J’ai lu que certains conseillaient le 5DMK3 plutôt que le 6D en argumentant une plus longue tenue de l’obturateur (donné pour 100.000 déclenchement sur le 6D et 150.000 sur le 5D3)
D’expérience, je sais que ces valeurs ne sont qu’indicatives et qu’un obturateur pourra très bien lâcher sur un 5D3 bien avant les 150.000 et même avant les 100.000 tout comme un obturateur de 6D pourra tenir plus de 100.000 déclenchement.
Surtout, un obturateur ça se change.
A moins de vraiment être un pro et faire vraiment beaucoup beaucoup de photos, cet écart théorique ne me semble pas justifier l’achat de l’un plutôt que l’autre… au mieux c’est un bonus.
Et si vous êtes un pro, vous ne vous posez pas la question : vous avez déjà un 5D3 😉
(Quelque soit le domaine, il est important lorsqu’on est professionnel d’avoir les meilleurs outils. Et si cet appareil vous fait gagner de l’argent, alors la différence de prix entre les deux n’est pas très importante)

7 commentaires au sujet de “Retour d’expérience de mon passage du 7D au 6D”

  1. Samuel ALEXANDRE dit :

    Merci pour ce retour d’expérience très pertinent et bien détaillé…

  2. Avec plaisir. Merci pour votre commentaire 🙂

  3. jeff dit :

    Oui effectivement c un super retour d’experience. J ai aussi opte pour un 6D avec 24-105 il y a plus d un an sortant d un 650d et 18-135. Parfois je regrette le facteur de convertion avec mon 70-300 mais quand je coopare les photos du 6d cropées et du 650d je prefere finalement les premieres…

  4. Madraf dit :

    Bonjour,

    Merci pour ce retour d’expérience intéressant. Je suis surpris par cette assertion : « Clairement, le 6D est de qualité de construction inférieure au 7D. On sent bien qu’on est dans la gamme en dessous et que le 6D supportera moins bien les intempéries. »

    Le 6D fait partie de la même gamme que le 7D et Canon donne une résistance équivalente aux poussières et à l’eau pour les deux appareils : « équivalente à celle de l’EOS-1N »

    Ils sont tout deux fabriqués en alliage de magnésium excepté la partie supérieure en polycarbonate pour le 6D (Wi-Fi et GPS obligent).

    Ne serait-ce pas plutôt le gabarit et le poids légèrement plus importants du 7D qui peuvent donner une impression de qualité perçue meilleure que celle du 6D quand bien même leurs constructions seraient équivalentes ?

  5. Bonjour,

    Même s’ils sont tous les deux “à 1 chiffre” et d’un prix approchant, le 6D et le 7D ne sont clairement pas dans la même gamme.

    Le 6D est le “bas de gamme” du plein format, alors que le 7D est le “haut de gamme” du format APS-C.

    La gamme équivalente au 7D, en plein format, serait plutôt le 5D.

    En prenant en main le 6D la première fois, j’ai plutôt eu l’impression de tenir un xxD (j’ai également un 40D et un 50D) qu’un 7D.

    J’ai utilisé le 7D par fortes intempéries, je n’oserai pas le faire avec le 6D (pas de soucis pour une petite pluie, mais je ne me risquerai pas dans une vraie tempête comme avec le 7D)

    Le gabarit et le poids contribuent certainement à cette impression, mais pas uniquement. Le revêtement et les boutons me semblent également de moindre qualité.

    Notez qu’en soit, un gabarit et un poids inférieur sont déjà souvent considéré comme un “moins” pour qui souhaite une bonne prise en main et une bonne stabilité de l’appareil 😉

  6. Elodie dit :

    Bonjour Olivier,

    Merci pour ce témoignage qui est pile poil ce que je cherchais ! J’ai actuellement un 450D que je laisse à l’abandon car on m’a prêté pendant un an un 7D et c’est difficile de revenir en arrière… Du coup il reste au placard et je ne fais plus de photos, ce qui est bien dommage.

    Je fais essentiellement de la macro et quelques photos de paysage, donc l’excellente montée en ISO représenterait un sacré gain pour moi (photos en sous-bois notamment). D’autant plus que du coup je pourrais fermer un peu et avoir une plus grande partie du sujet net. Mon 450D bruite déjà à 400 ISO, les photos commencent à être vilaines à 800 ISO, donc autant dire que le 6D fera sacrément la différence !

    J’envisage aussi le 24-105mm car mon vénérable Sigma 17-70mm ne sera pas compatible (contrairement à mon Sigma 150mm, ouf!). Mais je me pose des questions sur cet objo vieillissant qu’est le 24-105 : il couvre certes une large plage, mais n’est-il pas un peu mou? Et du coup, ne perd-t-on pas de l’intérêt du 6D avec un tel objo, qui n’est sans doute pas à la hauteur des capacités du 6D?

    J’aimerais voir des photos du 6D avec le 24-105 avant de me lancer dans un quelconque achat… Si tu en as à partager, pense à moi ! Notamment à 24mm ! Merci

  7. Bonjour Elodie,

    La montée en ISO du 6D est effectivement un vrai régal pour la photo macro 🙂

    Pour ce qui est du 24-105 f/4, fourni avec le kit, il n’est pas si vieux et c’est un objectif “L”, c’est à dire haut de gamme chez Canon.
    Personnellement je ne le trouve pas mou du tout, je lui trouve même un excellent piqué.

    Tu peux admirer quelques exemples de photos ici : http://fr.pixelpeeper.com/lenses/?lens=29

    On peut filtrer par longueur de focale (par exemple 24mm) et les télécharger en pleine résolution pour pouvoir se faire sa propre idée.

    Évidemment, l’idéal est de faire de même avec d’autres objectifs, pour pouvoir comparer.

    Attention à comparer à résolution d’image identique, mais aussi à ouverture et vitesse similaires. Notamment une photo à f/2.8 ou à f/20 sera généralement plus floue qu’à f/8 par exemple 😉
    Et une photo au 1/10ème de secondes aura aussi toutes les chances d’être plus floue qu’une photo au 1/125ème…

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